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Ibuso Metallistic

Toutes les tendances, du rock dur au rock fort !

Back in the business

CONEY HATCH - Four (© 2013 - Frontier)

 

Il y a des trajectoires comme ça…
Dans la première moitié des années quatre-vingt, les Canadiens de Coney Hatch produisent trois albums et le groupe commence à trouver son public, une tournée européenne est envisagée… et rien ne se passe. Le groupe attend, végète un moment, se laisse gagner par le découragement, la déception. Se sépare. Et chacun s’en va vivre sa vie.

Il y a des trajectoires comme ça…
Carl Dixon, guitariste et chanteur, est gravement blessé dans un accident de voiture en 2008. Un temps, ses jours sont en danger mais il survit. Il est question qu’il finisse en fauteuil mais il se remet debout. Il ne pourra plus jamais courir mais il peut marcher, et même mieux que ça.

Nous sommes en Amérique du Nord et ils sont nombreux là-bas à chercher secours dans la religion, au delà du raisonnable parfois, au-delà de la simple décence parfois aussi, ce qui peut paraître paradoxal mais c'est un fait. Il n'est que de penser à Lou Gramm par exemple, un Lou Gramm qui en son temps a transcendé les albums de Foreigner et qui, il y a quelques années, aurait du mourir et pour qui sa famille, ses amis se sont mobilisés et les médecins aussi, dont on comprend vite qu’ils ont été au-delà de leurs limites pour le sauver. Résultat, au cours des multiples interviews données depuis, le Lou n’a de remerciements que pour son Dieu. Il faut lire, c’est édifiant.

Carl Dixon voit les choses différement. Là encore la famille, les amis, les médecins, tous se sont démenés sans compter et il en retire la leçon que l‘homme est bon et que lorsqu'il s'en mêle, il peut l'être vraiment. Parmi les amis présents, les membres de son ancien groupe : Andy Curran, Dave Ketchum, Steve Shelski. Et les voilà qui se remettent à jouer ensemble, rien de bien sérieux, juste parce qu’on sait le faire et qu’après tout les sensations sont bonnes. Et puis c'est vrai qu'elles sont bonnes ces sensations ! Et voilà qu’un concert est programmé. Où il s’avère entre autre que Carl Dixon peut faire mieux que marcher : il peut aussi tenir une scène.

Et la multiplication des concerts se transforme en mini-tournées et ça dure comme ça un an, deux ans et qui a eu l’idée en premier de retourner en studio ? Parce que les sensations sont tellement bonnes que des titres émergent ici et là de temps en temps, de nouvelles compositions travaillée et retravaillées avec une précision d'orfèvres… et le groupe retrouve le chemin des studios. Et ça marche parce qu'ils ont fait ce qu’il fallait dans l'ordre qu'il fallait : réapprendre à jouer ensemble, enchaîner les concerts et, constater que le plaisir et la faim étaient bel et bien là, ils sont allés enregistrer. Et ont accouché d’un album somptueux.

Trente ans plus tard, Coney Hatch est donc de retour, dans sa formation originale, avec un quatrième album, sobrement baptisé Four. C’est du hard rock de facture classique mais qui possède toutes les qualités.

D’abord, le tout est joué avec une fraîcheur surprenante pour des gens qui ont commencé leur carrière il y a plus de trente ans. Ensuite, cette fraîcheur est mise au service de compositions solides. Si l’ensemble sonne très classique pour l’auditeur pressé, ça n’en fourmille pas moins d’idées. Un arrangement par ici, un bridge par-là, l’accompagnement à la lead, les chœurs, tout va droit au but et pourtant c’est toujours très travaillé sans rien perdre de son impact, avec cet imperceptible décalage qui fait que l’ensemble reste marquant. A cet égard, Boys Club est un modèle !  Et même la reprise présente sur l’album, ce Marseille emprunté aux mythiques Angels, il fallait aller la chercher ! On trouvera bien une paire de tubes sur cet album (Do It Again, Keep Drivin’), du sombre (We Want More) et… je m’arrête là, il faudrait tout citer.

Revive, avec ses faux airs du Hysteria de Def Leppard, est peut-être un ton en dessous, comme la balade qui clôt l’album, qui n’est pas du genre à propulser vers la stratosphère. Mais c’est affaire de goût et c’est dire aussi le niveau du reste : sur onze titres, neuf sont indiscutables.

Il y a des trajectoires comme ça…
Trente ans après, Coney Hatch est revenu, avec un chef d’œuvre.
Rien moins.

Un autre extrait ici.

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I
Le moins qu'on puisse dire est que cette chronique donne envie d'aller y voir. On avait déjà eu un aperçu récemment.<br /> ...<br /> Don à bien tôt.<br /> Mais un &quot;spécial&quot; pour la chronique, particulièrement fournie et détaillée !
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J
Bin, à priori pas mon style. Je suis plus metal que hard rock, surtout quand se dernier est plutôt léger. Mais l'extrait posté est bon, bien fait. C'est efficace, chantant, frais. On dirait un groupe qui sort tout juste son premier album.<br /> <br /> très bonne chronique et un peu d'histoire c'est toujours intéressant.
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I
Haha, on sait bien que tu aimes ça, l'histoire ;-)<br /> <br /> ...et merci :-)