Crucified Barbara - The Midnight Chase (2012)

28/05/2014 19:30

Ces derniers temps, j'ai beaucoup promis de chroniques aux uns et aux autres (Ibuse, Ibuse et Ibuse, et Jérôme), sur tout un tas de sujets sérieuuuuuuuuuux, comme des Papes, notion à bien réfléchir maintenant qu'ils se déplacent par deux, voire par Quatre ! (Les Papes, pas Ibuse. Sinon on peut tous démissionner !)

Alors attention, ce qui suit n'est pas moins sérieux, mais entre deux tentatives de concilier Réalités et Promesses électorales, on lâche un peu la vapeur, et on parle de Gens Bien, d'un Air Détendu, sans façons.

Crucified Barbara.

Au-delà du nom de groupe assez improbable, mais clairement mémorisable, on retient un ensemble absolument compact (la physique nous en apprendrait beaucoup sur l'aspect quark de ce type de groupe), et je ne parle que de musique. D'ailleurs, on l'aura compris à me lire, je ne parle jamais que de musique, sachant que les abords des uns, unes et autres me sont inconnus. Qu'exprime l'œuvre, là, ici et maintenant ? Que nous dit-elle par sa seule expression ? (N'en dit-elle pas un peu sur le critique qui refuse de travailler pour connaître les à-côtés ?)

C'est ainsi que je me repasse sans fin le Crucifier introduction de ce troisième opus du groupe. Un groupe suédois. Encore un. Ibuse l'Autre, Celui qui Sait, devrait un jour nous Théoriser ce scandinavisme métallique qui fait, sur LES décennies 90 et 2000 voire pire ?, du Nord de l'Europe le vivier, la pépinière, le moteur, le fédérateur, de tout un tas de styles metal anciennement US, mains sur l'accélérateur de la Harley, bra bra. Là, Crucified Barbara ne va pas nous lâcher, et c'est efficace d'un bout à l'autre et soyons concis, les onze titres tiennent sur quarante-cinq minutes. La concision des "débutants", n'est ce pas Maiden avec ses intros de papys octogénaires, trois minutes pour démarrer le propos ?

Entre un ou deux titres dispensables selon moi - je rappelle que je suis fan d'un metal épique, monumental, engoncé, pompidolien - on trouve, après l'intro, un Everything You Need suivi d'un If I Hide que vous pouvez déjà, comment il dit, Ibuse l'Autre ? "patrimonialiser" d'entrée. Ca c'est du patch ! Quel titre !

Et c'est par l'alliance d'un rock cossu, massif, très très bien produit, avec un rythme non pas mid mais mid-speed, au poil près, que vous obtenez cette cohérence, ce soutenu compact et frais, rock'n'roll en même temps. Je suis sûr que le "ramonesien", être mystérieux que l'on ne comprend pas tout en voulant l'approcher, pourrait y retrouver son compte. Le gros metal apprivoisant Joey. Est-ce possible ? Crucified le tente : il faut remercier le groupe pour ça.

Tout cela est très bien mené, mention spéciale à la Voix (Mia Coldheart), cuivrée, grave, agressive et pleine, tout à fait agréable à "subir" et donnant un solide soutenu à l'ambiance. Alors attention : les vrais de vrais contesteront une approche un peu consensuelle, entre la voix, la production nickel, l'ensemble très cohérent et bien étudié. Je ne les critique pas , là, on est pas dans l'apprêté, mais pas non plus dans le sale et gras, pas dans le Motörhead écrit sur un coin de table (je reparlerai de Motörhead, dont la seule nouveauté est la pochette, enfin la couleur de la pochette. Ce qui a aussi des vertus d'originalité, quand même les titres se clonent (Going to Brazil -> Going to Mexico -> Ha ha))

L'album connaît ici et là des baisses de rythme, et je ne critiquerai pas non plus le Count Me In gentil (il faut un titre de ce genre dans ce type d'album, et alors en l'occurrence c'est touchant, bien fait), heureusement dépassé en dernière ligne droite par un Rise And Shine des familles, gentiment pied / plancher. Ca va bien les chialeries.

La bonne affaire, concernant ce groupe, est ce niveau de maturité au troisième album. On attend donc gentiment la suite, ça renouvelle, c'est bien fait, c'est frais. A l'apéro les amis !