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Ibuso Metallistic

Toutes les tendances, du rock dur au rock fort !

Lamb Of God - VII: Sturm Und Drang (2015)

                                       

LAMB OF GOD - VII: Sturm Und Drang (©2015 Nuclear Blast)

 

C'est un fait. Le cru metallistic 2015 m'emballe particulièrement, ne serait-ce qu'en comparaison avec la morosité ambiante de 2014, année marquante par sa série de déceptions et d'amours éphémères. C'est rassurant, on remonte du fond. Illustrée par une première chronique élogieuse visant l'Underworld de Symphony X, la période estivale actuelle offre décidément de belles surprises. À peine rétabli de la claque reçue par l'album susnommé que je m'attelle à l'aventure Lamb of God, poussé par un amoncellement d'avis positifs. D'ailleurs, je dois d'abord avouer n'avoir jamais été particulièrement fan du groupe, issu d'une scène américaine qui globalement ne m'aura jamais fait rêver.

Lamb of God, c'est un groupe qui a de la bouteille. Depuis longtemps réputé et vendeur sur son territoire, son essor européen est beaucoup plus tardif mais devient progressivement d'une ampleur non-négligeable. Un engouement tardif, aussi bien qu'il m'est difficilement concevable d'imaginer un Lamb of God qui se dirige déjà vers sa seizième année de carrière (et qu'il existait même sous un autre nom dès 1994 !) étant même inclut dans la New Wave of American Heavy Metal (NWOAHM).

Lamb Of God, ils appellent ça "groove metal", curieux non ? Un groupe qui puise ses nombreuses influences, on s'en rend vite compte, dans le death metal, le thrash et le metalcore. VII : Sturm Und Drang sera puissant. Et les influences parfaitement utilisées, assaisonnées d'une bonne touche de personnalité. Malgré le succès commercial de ses récents matériels, Lamb of God ne semble pas décidé à flancher sous le poids du music business. VII : Sturm Und Drang débute par un Still Echoes des plus énergiques. Du blast à la mitrailleuse lourde, on tient là une rythmique parfaite pour faire voler quelques chaussures en festival. L'énergie et la puissance se dessinent rapidement, c'est une chose, mais Lamb of God incorpore également de véritables atmosphères à sa musique, chose qui m’interpelle immédiatement, n'étant pas fan des groupes qui bastonnent pour bastonner. Les guitares font un travail remarquable et les vocaux de Randy Blythe sont clairement à la hauteur du mur sonore proposé. Les quatre minutes de Still Echoes passent à grande vitesse, c'est l'une des qualités de Lamb of God, la composition concise et efficace, sans espace dédié à d'éventuelles longueurs.

Randy Blythe est un touche-à-tout artistique. Musicien, chanteur, compositeur, acteur, écrivain et photographe, il semble s'extirper avec brio de la difficile situation juridique qui emporta Lamb of God aux bords de la faillite en 2012 (un résumé disponible ici).

La rage de s'échapper s'exprime aussi en musique, sur VII : Sturm Und Drang, les titres s'enchainent sans répit et laissent peu de place à la réflexion en première écoute. L'album sera rapidement jugé homogène voir parfois monochrome. Mais au fil du temps, l'identité de chaque pièce se voit forgée et entraine une redirection du jugement hâtif. Album féroce, basé sur le riff, la batterie la basse en puissance et les qualités vocales de Randy Blythe, comme sur les Still Echoes, Erase This, 512 et Embers. Une première partie d'album qui en met plein la tronche.

Revenons immédiatement sur 512 qui est incontestablement une pièce maitresse de cet album. Introduction parfaite, riff franchement extra et refrain fédérateur, le côté mélodique de Lamb of God. Mais parlons aussi d'Embers qui joue plusieurs cartes, avec un aspect plus planant grâce aux interventions de Chino Moreno (Deftones) et Greg Puciato (The Dillinger Escape Plan) parfaitement intégrés dans un ensemble du plus bel effet.

                                     

                                     

Sturm und Drang (« Tempête et passion » en français) est un mouvement à la fois politique et littéraire allemand de la seconde moitié du XVIIIe siècle. Il correspond à une phase de radicalisation dans la longue période des Lumières (Aufklärung). Radicalisation musicale, également. Lamb of God se fait extrême, on échappe même pratiquement au morceau lisse calibré radio, généralement utilisé par n'importe qui aux USA (même les groupes qui dénoncent le commerce musical, paradoxalement). Bien que Overlord fait ici figure d'ovni, pouvant endosser un rôle plus commercial, faisant penser à Tool.

Anthropoid est également fort sympathique, avec ses vocaux divers et variés (dans l'extrême) et son refrain en mode classe ouvrière en colère. On pense d'ailleurs à la version live qui s'annonce explosive.

Un album qui va très vite, mais qui n'oublie pas quelques passages instrumentaux particulièrement prisés dans le genre musical, systématiquement emmenés par des solos tranchants et efficaces (comme celui dans Engage The Fear Machine, ça envoie du petit bois) mais parfois intégrés avec difficulté.

Torches propose un aspect plus atmosphérique de la musique de Lamb of God. Dans son excellence il dénote au passage avec l'album dans son ensemble. Plus fin et très travaillé, aux rythmes saisissants, Torches devient rapidement un petit coup de cœur.

La musique de Lamb of God ne se résume pas en simple défouloir, il serait injuste de juger ce groupe exclusivement part son aspect très direct. Bien qu'il conviendra difficilement à ceux qui recherchent finesse et mélodies pures.

Dans tous les cas, VII: Sturm Und Drang s'incrit déjà comme un incontournable de la discographie des virginiens.

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