HellFest 2011 : Iggy and the Stooges

Oh ben oui hein, j'étais loin et puis j'ai bougé, voilà.

Je n'ai pas pu voir Karma To Burn qui passait en même temps que les Exploited. Down n'a eu droit de ma part qu'à un coup d'oeil poli, bon c'est bien gentil, ouais, un jour peut-être je m'y intéresserai mais en fait non, chuis pas sûr et pourtant j'aime bien Phil Anselmo, hein, oui mais voilà, enfin bon quoi. Y'avait Vader en même temps et puis les Young Gods mais on ne peut pas être partout, j'avais donc décidé d'aller nulle part. Sans compter qu'après, il y avait le metal intellectualo-technique de Meshuggah et vu comme j'en parle, vous avez compris que j'avais autre chose à faire.

Et puis vint Iggy. Et les Stooges, aussi.

Le groupe attaque fort : Raw Power suivi de Search And Destroy. Le reste du même tonneau : dans le désordre, 1970, Open Up And Bleed et on concluera sur No Fun. Cours de rattrapage pour les uns, cours d'histoire du rock pour les autres, ce concert détonne au milieu de tout le reste mais c'est la magie du HellFest et du reste, ce ne sera pas cette année le seul OVNI à l'affiche. Le son est résolument rock, ce qui donne un relief curieux aux titres les plus punk du répertoire. On ne peut signifier plus clairement à quel point si l'on y croit assez fort, on peut défier le temps.

James Williamson reste malheureusement un peu trop statique mais c'est compensé et même au-delà par Mike Watt, à la basse, qui à un moment n'y tient plus et s'en va faire l'amour à son ampli. Mais si.

La grande vedette est bien entendu Iggy Pop lui-même, qui a décidé de donner au public exactement ce qu'il est venu chercher. Et qui se permet au passage (mais je suis sûr que ce n'était pas voulu) de donner une leçon de charisme à tous ceux qui se mêlent de vouloir tenir une scène.

Car enfin, qui peut être crédible en se baladant cambré à ce point ? avec un pantalon porté si bas ? qui peut être crédible à descendre de scène sur I Wanna Be Your Dog pour se foutre à quatre pattes et lécher la poussière devant les grilles qui retiennent le public ? Qui peut montrer ses fesses sans faire rire ? Ben voilà, c'est tout ça Iggy Pop. Avec une voix (?) intacte. Et une énergie bluffante.

Et le public se s'y trompe pas, qui réserve un accueil triomphant à sa vedette qui lui retourne la politesse. Eh bien voilà : on peut défier le temps, si l'on y croit assez fort.