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Ibuso Metallistic

Toutes les tendances, du rock dur au rock fort !

"Up the irons", ça veut pas dire "debout les morts" ?

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IRON MAIDEN - Live After Death (© 1985 EMI)

1985. Iron Maiden est en quelque sorte à son apogée. Il aura fallu trois albums au groupe pour réellement s’imposer un style. Avec le fabuleux Number Of The Beast, c’est fait, et de façon magistrale. Deux autres albums sont ensuite consacrés à explorer les territoires ainsi défrichés. PowerSlave, le dernier en date apparaît à bien des égards comme un momnument. A l’image de sa pochette, il est massif, le niveau de composition y est impressionnant et il fourmille de ces détails qui renouvellent chaque écoute.


Plébiscité par les fans, respecté par la critique, Maiden est devenu un groupe qui compte. Dans les bureaux de Rod Smallwood, en charge du management, on a compris qu’il ne faut pas laisser les choses en l’état et que le travail qu’il a fallu fournir pour en arriver là doit payer. Il faut agir.


Décision est prise de produire un live, format double, pour marquer le marché et les esprits une bonne fois pour toutes.


Pour l’occasion, Derek Riggs, l’illustration attitré du groupe depuis ses débuts, accouche d’un de ses travaux les plus mémorables. La pochette de PowerSlave était énorme, celle-ci est renversante !
D’ailleurs, au passage, mises ensemble, toutes les pochettes des sept premiers albums de Maiden racontent une histoire. Faites le test, ça marche.


Pour l’occasion, Martin Birch, le producteur attitré du groupe depuis ses quasi-débuts, se répand partout en racontant à qui veut l’entendre que le travail sur cet album lui rappelle les grandes heures passées à mettre en boîte le Made In Japan de Deep Purple. Rien que ça !


Au final, le résultat est marquant pour au moins deux raisons.


L’ambiance d’abord. Le World Slavery Tour, qui sert de support au choix des titres, se retrouve maginfiquement documenté. C’est le tout meilleur Maiden première époque que l’on retrouve ici, de Trooper à Run To The Hills en passant par Aces High et Number Of The Beast, sans oublier l’époque Di’Anno, à coups de Running Free et autres Phantom Of The Opera, le groupe se permettant même les treize minutes du Rime Of The Ancient Mariner. L’ensemble est interprété avec la fraicheur, l’énergie et la maîtrise dont seuls sont capables les plus grands lorsqu’encore jeunes, ils ont déjà acquis assez de métier. Même Bruce Dickinson est au top ! Bon, je ne vais pas m’étendre, tous les ingrédients y sont, même le public qui fait exactement le raffut qu’on attend de lui, c’est tout simplement magistral.


La deuxième raison, c’est l’événement lui-même. La même année, les Scorpions produisent leur World Wide Live, double lui aussi, et monumental également et chez la même maison de disques, eh oui, EMI pouvait se permettre ce genre de choses à l'époque. Et donc à l’époque déjà, chacun prend conscience du caractère exceptionnel de ces deux parutions quasiment simultanées et chacun, plus ou moins obscurément, comprend que c’est un chapitre qui se referme, non seulement pour ces deux groupes qui occupent alors les hauts d’affiches, mais aussi pour la scène toute entière.
En effet, la deuxième partie des années 1980 sera surtout marquée par le retour en force du marketing US, à coups de thrash d’un côté et de glam / hair metal de l’autre. La scène européenne, quelle que soit par ailleurs sa qualité, va alors marquer le pas, à l’exception notable de Def Leppard. Tout cela finira balayé quelques années plus tard par ce qui a déferlé dans le sillage de Nirvana.


Sans que l’on sache encore tout cela à l’époque, et pour cause, tout le monde ressent qu’il y a bien plus que de la musique sur ces deux albums qui, fait notable, ne se feront même pas concurrence, les acheteurs de l’un achetant généralement l’autre. Ce qu’il y a chez Scorpions, comme ici, dans cet époustouflant Live After Death, c’est le condensé de toute une époque.


Par la suite, Iron Maiden étonnera encore en repoussant les limites de son propre style le temps de deux albums. Puis le groupe reviendra à une formule plus classique, qu’il exploite encore aujourd’hui.
Mais tout ceci est une autre histoire.

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J
Bon, je connais un peu le sujet' la chronique est juste, parfaitement résumé, assez courte pour ne pas être trop longue (ce que j'aurai fait), assez longue pour bien remémorer l'époque.<br /> <br /> La vraie chute de Maiden, c'est à partir de No Prayer for A Dying. Le départ d'Adrian Smith, Les envies d'autre chose de Bruce Dickinson. Les années qui suivent, 87-88 sont encore bonnes pour Maiden, c'est surtout aux USA que la fin se fait sentir.<br /> <br /> Ce qu'il faut dire aussi, pas à propos du live mais de la tournée, le World Slavery Tour, c'est que ¸a a été épuisant pour le groupe qui, en exagérant un peu, a bien failli arrêter après. Pour les anecdotes, en rentrant du monde, Bruce Dickinson s'est transformé en ermite et Adrian Smith s'est trompé de porte...Un retour des plus chaotiques. <br /> <br /> Par la suite, le groupe s'est juré de ne plus jamais tourner de la sorte. Le Somewhere in Tour n'a fait &quot;que&quot; 150 concerts. Pas beaucoup moins, mais mieux organisé.<br /> <br /> En 88, Iron Maiden fait plus de 100 000 entrées à Donington Park.
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