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Ibuso Metallistic

Toutes les tendances, du rock dur au rock fort !

HellFest 2014 : Black Sabbath

 

Black Sabbath devait venir il y a deux ans mais la maladie de Tony Iommi en a décidé autrement. Entretemps, il y a eu un album, 13, qui ne vaut pas toutes les louanges qui lui ont été adressées et aussitôt Tony remis, le groupe, moins Bill Ward débarqué dès avant l’album, est parti en tournée. Et logiquement, celle-ci passe par le HellFest.

Black Sabbath, je ne vous fait pas l’article, les orgines du heavy metal, tout ça, je ne redirai pas ici ce qui a déjà été dit, par d’autres, et mieux.

Black Sabbath, c’est une longue histoire pour moi : j’ai grandi avec ces gens et je les ai découverts sur scène à rebours. D’abord avec Tony Martin : comment peut-on avoir une voix, posséder une technique aussi maîtrisée et être à ce point dépourvu de charisme ? Puis avec Dio : la très grande classe. Et enfin avec Ozzy : la boucle est bouclée et par ailleurs avec Ozzy et quoiqu’on en pense et qu’on le veuille ou non, on tutoie la légende, c'est bête mais c'est comme ça.

Black Sabbath, c’est aussi l’un des références majeures du fameux Spinal Täp de Rob Reiner, le film qui empile tous les clichés du heavy metal avant de les laisser retomber en une avalanche aussi lamentable qu’hilarante. La contribution de Black Sabbath ? C’est le groupe qui s’acharne à prévoir des effets de scène qui foirent à peu près systématiquement.

Et ce soir encore, les techniciens n’arriveront jamais à tendre cette toile derrière laquelle on imagine que les membres du groupe auraient du prendre place avant de... on ne saura pas. Trop de vent. Et le public s’impatiente quand retentit la voix d’Ozzy : un ricanement bien caractéristique et puis « I can’t hear you ». D’accord. On va avoir droit au cinéma habituel.

Mais il y aura plus. Quand même.

Black Sabbath avec Ozzy, ce n’est pas Ozzy en solo. On verra donc le Madman concentré et soucieux de bien faire, jetant un bon paquet de regards vers l’arrière, là où se tient le Patron dont il guette manifestement l’approbation.

Il y en a pour grogner qu’Ozzy chante faux et qu’il a massacré le répertoire ce soir-là encore. Sans vouloir vexer personne, je rappelle que ça fait partie du show et qu’on va voir Ozzy aussi pour entendre quelqu’un chanter faux. Mais que voulez-vous, il y en a toujours pour grogner.

Quoiqu’il en soit, Ozzy s’applique et il ne sabotera guère que Fairies Wear Boots en plus des deux nouveaux titres. Le répertoire classique passe bien, parfois limite mais ça passe et c’est normal : après tout ces titres-là War Pigs, Iron Man, etc. il a eu quarante ans pour les répéter.

Alors on est content de voir Ozzy mais ce qui va marquer d’emblée les festivaliers, c’est le son. Enorme. Puissant et bien équilibré, portée par une guitare épaissé, lourde et menaçante : mesdames, messieurs, Tony Iommi ! Pas besoin de grunt et autre growleries qui font le folklore de tout ce qui se revandique metal de nos jours. Une guitare grondeuse suffit. Et une section rythmique impeccable, avec un « Geezer » Butler à la gestuelle plus calme depuis quelques années et un Tommy Clufetos très visuel derrière son kit de batteriequi n’arrive néanmoins pas à nous distraire des inimitables trottinements d’Ozzy, qui ne fera pas le saut du crapaud mais à notre grand bonheur fera le cri du coucou (mais si !) et tapera des mains dans un rythme connu de lui seul.

Si l’on rajoute à tout cela un Iommi très concentré sur sa guitare, on obtient un jeu de scène réduit à sa plus simple expression mais le charisme dégagé est immense. En lead, Iommi n’est pas toujours aussi précis qu’il a pu l’être, il n’en demeure pas moins que le toucher magique est toujours là, ça s’entend et c’est immédiatement reconnaissable et il suffit que le Monsieur fasse trois pas en direction du public, qu’il lâche un sourire au passage et on assiste presque à un début d’émeute. Voilà : la présence, c’est ça. Rien que d'apercevoir ces monstres sacrés, tous réunis sur la même scène, à quelques mètres, c'est un grand moment. Le concert en lui même pourrait presque passer au second rang, tant il est bon d''être là, entouré de fans de tous âges, dans une atmosphère incroyable, submergé par un son bien mafflu avec un répertoire, patrimoine mondial de l’humanité, qui fait le reste.

Alors certes, le concert ne dure qu’une petite heure et demie et le rappel ultra classique (Paranoid enchaîne sur le riff de Sabbath Bloody Sabbath) est vite expédié : c’est que sur scène, on n’a plus vingt ans. Mais qu’importe : ce soir, le groupe n’a pas démérité et il lui reste assez de ce qui a fait sa légende pour avoir marqué les esprits. Les festivaliers repartent heureux : la mission est accomplie.

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I
C'est l'article de Maiden à l'envers. Pour le même propos, suffi d'être là, je comprends bien.<br /> Une critique : qui a pu parler ailleurs mieux que ça de Sabbath ? Qui ? Arrête, t'es le ponnnnte ! Une vrai poule (mère-poule) pour Iommi.
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I
Aah, Black Sabbath, c'est mon p'tit chéri tous terrains !<br /> Et puis quand même il faut reconnaître qu'Ozzy, ce n'est pas Dickinson : on n'attend pas la même chose de l'un et de l'autre... ce qui fait que quand ils font la même chose... ben on rigole pour l'un, on s'y attendait, et on grogne pour l'autre, on est déçu.<br /> Quant à Iommi, c'est la stratosphère. Il y aurait beaucoup à dire à ce sujet d'ailleurs.