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Ibuso Metallistic

Toutes les tendances, du rock dur au rock fort !

Report Live : Metal Alliance Tour à Montréal (Behemoth)

Le Metal Alliance Tour est un mini-festival itinérant qui existe depuis 2011 en Amérique du Nord. Après une édition 2013 réussie (avec Anthrax et Exodus), mais qui boudait le Canada, l'édition 2014 se veut tout aussi excitante bien que nettement différente dans le style. Pour une bonne vingtaine de dates, le voile noire du black metal va s'abattre jour après jour dans les grandes villes américaines, les corbeaux vont croasser comme jamais et d'étranges énergumènes, tout de noir vêtus, vont affluer vers l'Obscurité, les Ténébres et le Chaos. De Los Angeles à Seattle en passant par Winnipeg, Behemoth, 1349, Inquisition, Goatwhore et Black Crown Initiate vont faire du Metal Alliance Tour une grande messe noire à la gloire de Satan (ou pas).


Bien entendu, et avant que le blog anti-Hellfest et Christine Boutin me tombent sur le dos, tout ceci est fortement exagéré, mais on prend toujours plaisir à entrer dans cette ambiance théâtrale, unique, dans ce spectacle obscure dans lequel des groupes comme Behemoth et 1349 savent nous plonger.

Pour cette édition 2014, la tête d'affiche est bien entendu Behemoth. Le groupe polonais vient de sortir son album The Satanist dont le succès dérange les associations religieuses mais permet au groupe de devenir incontournable sur la scène metal internationale (le groupe a notamment fait la couverture d'une vingtaine de magazines depuis début 2014). Alors, pas franchement étonnant que les dates de ce Metal Alliance Tour affichent toutes "sold-out" ou quasiment, dans des salles allant de 1000 à 2000 places. Alors, c'est pas Iron Maiden, mais on est tout de même dans une excellente moyenne pour un événement de metal extrême.


Une semaine après le passage d'Iced Earth et de Sabaton au Théâtre Corona, nous reprenons donc la direction de Montréal pour de nouvelles aventures. C'est au Club Soda, une belle salle d'environ 1500 places (l'équivalent du Bataclan de Paris), que le mini-festival fait escale en ce 22 avril. Dehors, c'est la pluie et le brouillard, un temps idéal pour se mettre dans l'ambiance, même si je suis plus occupé à observer Montréal, son effervescence, ses gratte-ciels, ses grands boulevards. Le Club Soda est situé sur le boulevard Saint-Laurent, en plein cœur de la ville.

                               

Pour des raisons x et y, nous ratons les deux premiers groupes, Black Crown Initiate et Inquisition. Bien entendu, la déception est moyenne étant donné qu'Inquisition tourne intensément (déjà vu 3 fois en 2 ans) et qu'il sera à coup sur facile de se rattraper. Formé en 1996, le duo Etats-unien / Colombien fait partie des groupes cultes grâce à son style black metal personnel dont la principale originalité réside en son chant, plus proche de la méditation des moines tibétains que des standards habituels.


Nous arrivons donc pour la prestation de Goatwhore, un groupe qui m'était jusqu'ici inconnu. Formé en 1997 et originaire de la Nouvelle-Orléans, Goatwhore évolue dans un registre classé "blackened death metal" mais construit à partir de nombreuses et diverses influences telles que Celtic Frost, Venom, Motörhead ou encore Bathory. Au final, si les premiers morceaux remuent la foule, l'ensemble est bien trop linéaire et convenu. Ça gueule, ça blaste, mais il ne se passe pas grand chose de plus et ça manque clairement d'accroche. Reste à saluer la prestation des musiciens, très professionnelle, bien soutenue par un son à la fois gras et propre très agréable (très sludge) et qui laisse sa place à chaque instrument. Sinon, on en ressort avec une belle impression de déjà vu, déjà entendu.

Gallerie photos : http://www.camuz.ca/photos/metal-alliance-tour-au-club-soda?p=29#photo

Place à 1349, sous-tête d'affiche de cette tournée. 1349, un nom connu en matière de black metal, un choix de qualité pour l'organisateur, une valeur sûre accueillie chaleureusement par un public massif. Le Club Soda est plein à craquer lorsque résonnent les premières notes de Scultor of Flesh, sans préliminaires, dans ta gueule. 1349, c'est terriblement méchant. Ça blaste, ça breake, ça riffe et ça reblaste. On se fait bien engueuler. Un déluge de sonorités qui est finalement très hypnotisant. L'interaction avec le public est très limitée, bien entendu, et le groupe enchaine avec hargne ses morceaux taillés live. Dans la foule, c'est la guerre. Chasing Dragons et I am Abomination déclenchent instantanément slams et pogos alors que Serpentine Sibilance fait headbanger sauvagement. Au niveau sonore, 1349 oblige, c'est baveux et pas bien propre. Une marque de fabrique. On aura particulièrement aimé Slaves, extrait du nouvel album éponyme qui promet d'envoyer du lourd. Une méchante prestation.

                                          

Alors que Behemoth s'apprête à entrer sur scène, on se rend mieux compte de l'affluence du soir. Le public montréalais ne s'essouffle pas pantoute (expression québécoise), en pleine semaine et malgré le passage de Nile juste la veille. Le parterre est blindé, jusqu'aux marches d'accès à la fosse et les balcons sont copieusement occupés. Behemoth fait sont entrée dans une ambiance explosive. Un accueil qui ne laisse aucun doute sur la popularité du groupe, toujours plus importante, au sommet du metal extrême. Décors de scène simples mais efficaces, ambiance noire, sonorités inquiétantes. Dès l'introduction, ça pose déjà toute une ambiance. Les musiciens se placent sur scène, un à un, puis restent figés. Nergal les rejoint peu après en illuminant la salle avec deux flammes dansantes qu'il tient en main. Blow Your Trumpets Gabriel ouvre le bal comme sur The Satanist, le nouvel album au succès remarqué. Théâtral, majestueux, sombre, Behemoth en impose avec classe. Cette atmosphère unique ne retombera jamais malgré la variété des morceaux proposés tout au long de ce set. Du très puissant Conquer All, un des morceaux fédérateurs du groupe, au très pesant Alas Lord is Upon Me en passant par le génial Ov Fire and The Void, Behemoth va envelopper le public dans son aura maléfique. Un concert très charismatique. Techniquement, les musiciens sont impressionnants de vélocité et de précision avec une mention spéciale pour le batteur Zbigniew Inferno Promiński, vraiment remarquable. Nergal, en frontman d'exception, en fait juste assez pour maintenir cette magie noire, sans que l'ensemble ne devienne caricatural. Le show se termine par un morceau phénoménalement interprété, O father, O Satan, O Sun, qui, déjà impressionnant sur album, prend toute sa dimension en live. Une fois encore, Behemoth ne déçoit aucunement et marque des points.

 


en bonus, la Set-List Behemoth :
Blow Your Trumpets Gabriel
Ora Pro Nobis Lucifer
Conquer All
As Above So Below
Slaves Shall Serve
Christians to the Lions
The Satanist
Ov Fire and the Void
Furor Divinus
Alas, Lord Is Upon Me
At the Left Hand ov God
Chant for Eschaton 2000

Rappel:
O Father O Satan O Sun

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Commenter cet article
I
A nouveau un excellent report.<br /> Je découvre 1349, dont au moins le titre de groupe est original, et vaguement effrayant. Je ne discuterai pas pour l'heure de la qualité musicale d'un groupe que tu défends bien, j'ai peu l'habitude du black. Pour Behemoth, idem, je vais devoir un peu m'acclimater, mais j'y cours déjà.
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I
Nile, tu lis les chroniques du site, et je m'occupe des suivantes en 2014. Bouge pas !<br /> C'est mon groupe préféré !<br /> <br /> Mais je crois bien que c'est le même propos que B., je confirmerai dès que j'ai le temps de poser une oreille sur l'autre zozo !
J
:-)<br /> <br /> Cela dit Behemoth se fait souvent mid tempo ou plus pesant avec des ambiances lourdes qui vont souvent avec les clips glauques et étranges qu'ils aiment proposer. Par album, il y a une majorité de titre rentre dedans qui font rouleaux compresseurs mais le groupe varie (heureusement) ses propos pour devenir parfois à la limite d'un doom/black froid et inquiétant.<br /> <br /> Mais la prochaine fois on sera plus vigilants, promis !<br /> <br /> Et Nile, je connais moins, mais c'est un excellent groupe de ce que j'ai entendu. Ils ont déjà fait tournée commune il me semble au passage. <br /> Au moins dans le temps, on disait hard rock et basta !
I
Oui car je vous surveille !<br /> :-)
I
C'est sûr que ça a l'air proche de Nile - je ne fais pas de hiérarchie entre eux attation - façon Brutal Death, c'est-à-dire le boxon qui met un certain temps à se déployer - genre une chronique que je veux faire sur l'album Those Whom...-. Mais c'est sûr aussi que les sonorités ont l'air de venir du black, contrairement à Nile qui n'en vient pas du tout.<br /> On va sortir le nuancier car l'Autre Ibuse va venir pointer du doigt.
J
Farpaitement !<br /> <br /> Cela dit, et je connais bien le genre, on retrouve un grand nombre d'éléments propres au black metal. C'est pourquoi Behemoth et souvent associé au genre à mi-tord mi-raison.<br /> <br /> Finalement, on devrait juste appeler ça du metal extrême.
I
Héhé, des racines peut-être mais dans le style déployé, j'entends bien du death, effectivement :-)
J
Oui exact ! Behemoth c'est dans le genre appelé blackened brutal death. Ça a tout de même des racines black métal.
I
Ah non, pas du tout, le peu que j'en ai &quot;vu&quot; c'est du Brutal Death Metal. <br /> Je parlais de 1349. Mais Behemoth je dois m'acclimater aussi, je ne suis pas immédiatement convaincu là comme ça, mais j'ai écouté deux titres.
I
Pardon de réenfourcher la même haridelle mais Behemoth, c'est du black...? Z'êtes sûrs ? ;-)
J
Bin ça me fait rien si la critique est dure. Moi même j'avais beaucoup de mal avec le black metal avant. s'acclimater, c'est le mot juste je crois. Il faut surtout être réceptif aux &quot;ambiances&quot; car le black metal c'est surtout construit de ça même si à première vue, ça mitraille parfois dans tous les sens. Behemoth c'est déjà, selon les morceaux, plus accessible.